L’aventure commence avec une soirée dans le cadre des « jeudis de sécurité », car avoir le vertige ou la peur du vide en montagne, ce n’est pas très rassurant! Petit tour de table. « Je me sens toujours con au moment ou j’ai un blocage, les copains ne comprennent pas ce qu’il m’arrive, et leurs commentaires ne m’aident nullement, au contraire! » « J’ai peur de ralentir un groupe, du coup, je n’y vais plus quand c’est un peu difficile. » En montagne, à pied ou à ski, ou ailleurs, sur une échelle, un balcon, ou en conduisant sur une route escarpée, les manifestations du vertige sont nombreuses. Premières réactions à la présentation de chacun: « Je pensais d’être seul avec mon problème de vertige, mais là, je vois que nous sommes nombreux! » « Je ne savais pas qu’il y a autant de facettes du vertige… »
Les explications de notre experte dans la matière, Beatrix, rassurent les personnes présentes et les motivent à participer à la randonnée pour vaincre leur vertige.
Le lieu de la randonnée est bien choisi: graduellement, l’exposition au vide augmente, les difficultés du terrain aussi, mais il y a toujours la possibilité de repli immédiat en lieu sûr. Ca rigole pendant les premières exercices d’équilibre et de coordination, avant de partir. Au fur et à mesure de la montée, la concentration replace les rires: nous marchons d’une pierre à l’autre, ou à l’aveugle, veillons sur notre respiration et l’ancrage des pieds. Arrivés sur la crête, les premiers crises de panique surviennent, mais Beatrix réussit à rassurer les participants, et les exercices s’enchaînent en marchant sur la crête, seul, à deux, avec expérimentation des outils anti-vertige: bâton tendu, oeillères, respiration, visualisation…
Le pique-nique dans un lieu pas exposé permet à récupérer du stress ressenti par certains. Suite des exercices l’après-midi, avec des techniques des montées et descentes raides, exposées ou glissantes, et un passage de crapahute dans les rochers.
Les moments d’appréhensions se font de plus en plus rare. Le retour par le même chemin se passe dans une ambiance décontractée, les rires reviennent, la plupart des participants marchent sans aide sur la crête qui leur faisait encore si peur à l’aller.
A l’arrivée, nous sommes fatigués: s’exposer à ses peurs et les surmonter consomme beaucoup d’énergie! Mais le résultat est là: « Je ne croyais pas d’y arriver, mais ca allait mieux que je ne pensais! » « Ca m’a rassuré. Je reprends confiance en moi-même. » « Super les moyens et techniques, je vais les appliquer, et mon mari peut m’aider au cas où! »
D’ailleurs, les partenaires ou ami(e)s de rando sont invités d’y participer également, pour apprendre à aider et pour mieux comprendre que le problème du vertige est bien réel et pas que dans la tête…